Les amateurs de sushis mangeront-ils du thon rouge jusqu'à extinction de l'espèce ? Peut-être pas, après tout. Cette semaine, les députés européens prendront position sur la reconstitution des stocks de ce grand poisson menacé de disparition. Ils devraient soutenir une réduction des quotas de pêche en Atlantique et en Méditerranée et un renforcement des contrôles pour lutter contre les captures illégales.
Depuis les années 1990, les stocks de thon rouge, ce grand poisson qui peut atteindre 4 mètres et 600 kilos et vivre 40 ans, ont dramatiquement baissé. En cause, la pêche excessive. La mise en place de quotas n'a pas suffi à enrayer le déclin de l'espèce - les prises illégales comptant pour plus de la moitié du total des prises dans les eaux européennes.
La question est régulièrement abordée, au niveau international, au sein de la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique (ICCAT). L'Union européenne, en tant que membre de cette organisation, se doit d'appliquer ses décisions. De plus, elle porte une responsabilité particulière étant donné que 56 % des prises dans le monde se font dans ses eaux. Trois mesures-phares
Le Parlement européen devrait soutenir le renforcement des mesures de sauvegarde des thonidés, et en particulier :
La réduction des quotas de pêche (de 13 500 tonnes par an à 12 900). En 2010, on estime que 32 000 tonnes avaient été mises sur le marché, la majorité de façon illégale.
Le renforcement des contrôles pour empêcher la pêche illégale.
La mise en place de zones "sanctuaires", en particulier pour les lieux et périodes de frai.
Il est temps depuis qu'on en entend parler, pas très rapide nos députés européens