Les conclusions de la récente conférence mondiale Rio+20 sur le développement durable ont été largement critiquées pour leur manque d’ambition. Néanmoins les ONG soulignent qu’en demandant à intensifier les efforts pour atteindre le RMD d’ici à 2015, elles sont supérieures à l’accord conclu par les ministres européens.
Samedi dernier, les 188 pays participants de la conférence mondiale Rio+20 consacrée au développement durable ont adopté une déclaration de compromis appelée « L’avenir que nous voulons ». Elle a été largement critiquée pour être insuffisante et pour manquer de mesures et d’objectifs concrets capable de combattre la dégradation de l’environnement et la pauvreté.
La partie Océans et mers de la déclaration, bien que toute aussi décevante pour beaucoup à cause de l’édulcoration de son contenu final, l’engagement mondial de mettre fin à la surpêche. Rio+20 invite les pays à:
“Intensifier nos efforts pour respecter les objectifs pour 2015 inscrits dans le Plan de mise en œuvre de Johannesburg ou afin de maintenir les stocks ou de les porter rapidement à un niveau correspondant à la production maximale équilibrée. À cet égard, nous nous engageons à prendre d’urgence les mesures nécessaires pour conserver ou régénérer les stocks afin qu’ils retrouvent au moins les niveaux requis pour assurer la production maximale équilibrée aussi vite que le permettent leurs caractéristiques biologiques respectives. Pour y parvenir, nous nous engageons à concevoir et à mettre en place sans tarder des plans de gestion fondés sur des données scientifiques, et à réduire ou suspendre les prises et l’effort de pêche en fonction de la situation des stocks.”
Les ONG soulignent que l’engagement de Rio pour atteindre le RMD d’ici à 2015, c’est-à-dire de pratiquer une pêche durable, est plus fort que l’accord conclu par les ministres de la pêche européens lors de la réunion qui s’est tenue au début du mois. Les ministres ont choisi une approche plus souple et progressive pour atteindre le RMD dans leur « Orientation générale » sur la réforme de la PCP.
“La politique commune de la pêche …..vise à faire en sorte que l’exploitation des ressources biologiques vivantes de la mer rétablisse et maintienne les populations des espèces exploitées au moins à des niveaux qui permettent d’obtenir le rendement maximal durable. Ce taux d’exploitation devra être atteint d’ici 2015, si cela est possible, et pour tous les stocks d’ici 2020 au plus tard. »
Greenpeace se montre extrêmement critique envers le manque d’ambition de la stratégie de l’UE. « Rien ne devrait être plus fort à entendre pour les ministres de la pêche européens que les voix de la communauté mondiale des pays et des parties prenantes qui se sont rencontrées à Rio la semaine dernière. Ils ont clairement appelé tous les pays à intensifier leurs actions pour que l’abondance des poissons marins retrouve un niveau permettant d’opérer des prises durables, et cela d’ici à 2015. Il est donc nécessaire de réduire les captures de poissons, or le modeste engagement du Conseil à mener à bien ce processus dans les dix ans à venir s’avère une honte. Aucun gouvernement européen ne devrait continuer à tolérer que la France, l’Espagne et d’autres pays accordent plus d’importance aux profits à court terme qu’à l’objectif de la durabilité à long terme », déclare Saskia Richartz.
La commissaire de la pêche, Maria Damanaki, a posté le message suivant sur Twitter : « Maintenir 2015 comme date butoir pour ramener les stocks halieutiques à des niveaux durables est un objectif ambitieux mais nous devons agir dès aujourd’hui », rappelant ainsi la volonté de la Commission de maintenir la date butoir de 2015, comme l’indique la proposition de réforme de la PCP de la Commission de juillet dernier.
Source
