Pour la flotte de pêche européenne, les eaux poissonneuses des pays du Sud représentent un véritable eldorado. Mais, selon certains, l'Union européenne exploite ces ressources sans en payer le juste prix, notamment à Madagascar. C'est notamment l'accusation portée par des chercheurs de l'université canadienne British Columbia, de la Banque mondiale et de l'ONG britannique Blue Ventures, dans une étude publiée par la revue scientifique Marine Policy.
"L'Europe est très demandeuse en poisson. Les eaux européennes étant déjà surexploitées, l'UE doit soit s'approvisionner sur les marchés internationaux soit conclure des accords de pêche avec des pays tiers pour envoyer ses bateaux dans des zones encore riches en ressources", explique Philippe Cury, directeur du laboratoire de Sète à l'Institut de recherche pour le développement (IRD).
D'après l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, la consommation européenne de poisson s'élevait à 22,2 kg par personne et par an en 2007, en augmentation de 2 % par an. La France et l'Espagne se classent en tête, avec environ 40 kg, bien au-delà de la moyenne mondiale, à 17 kg. Résultat : chaque année, 65 % du poisson mangé sur le Vieux-Continent est importé.
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